lundi 11 mars 2013

Etape 7: Louchadière - les Brossons 10,7 km

Ce matin, pas un bruit, je remarque à mon réveil que le plafond de la tente est un peu plus bas, il a du neigé une bonne partie de la nuit. J'ouvre mon habitacle, confirmation, il a bien neigé toute la nuit et des flocons flottent toujours dans un ciel bien gris, d'ailleurs la météo prévoit des précipitations neigeuses toute la journée, pas d'accalmie avant demain.

Je m'extrais de ma tente ou plutôt de mon igloo et admire avec un large sourire! Content comme un gamin qui aperçoit la première neige, un matin d'hiver par la fenêtre de sa chambre.




Quand je pense à ceux qui prétendent  camper dans une tente igloo, ils ne savent pas ce qu'est une "vraie" tente igloo... bande de frimeurs!


Je voulais de la neige, çà y est, 
je suis gavé, 
merci, 
n'en jetez plus!





Je ne suis pas vraiment pressé de partir et vaque à mes occupations matinales habituelles, eau, p'tit déj, brin de toilette, en réfléchissant à ma journée à venir.

J'aborde la partie nord de la chaîne des puys, c'est sans doute la moins intéressante, 5 ou 6 petits puys pas très élevés, puis suivre une ligne de chemin de fer peu fréquentée avant de redescendre à partir de demain sur le final qui passe par les puys de Jume, la Coquille, Grand Sarcoui, Pariou, Puy de Dôme.


A ma grande HONTE, j'ai commencé hier soir à penser à une petite nuit de repos bien au chaud, je dois passer à proximité de deux villages, Paugnat et Moulet-Marcenat, comment résister à l'idée qu'il doit bien y avoir quelques gîtes ou chambres d'hôtes à moins de deux kilomètres de mon chemin. 



Pour lutter contre ce sentiment de honte, je m'invente pleins de prétextes pour me démontrer que c'est la meilleure solution pour ce soir, bonne douche qui ne serait pas du luxe, véritable repos réparateur avant d'aborder la partie peut être moins facile, économie de gaz et surtout opérer une véritable réhydratation de mon organisme que je juge subitement absolument vitale! 
La suite prouvera que ces arguments n'étaient pas exagérés, le manque de sommeil des nuits inconfortables et le défaut d'hydratation amènent à un surcroît de fatigue et une baisse importante des performances, pour avoir déjà connu çà, je sais qu'une absence de sommeil peut ruiner la plus belle des aventures.

Je reprends ma carte pour modifier mon itinéraire, zapper le Puy la Banère et la traversée le long de la voie ferrée, filer directement du GR4 vers Paugnat à travers la forêt.


En attendant d'être ce soir sous la couette, il me faut lever le camp, plus facile à dire qu'à faire. Replier sac de couchage, sursac, matelas, ranger le tout, plus le reste des affaires dans le sac à dos... sans mettre de la neige partout, relève du miracle.


Le sac à dos bouclé, il ne reste qu'à démonter la tente, maintenant bien enfoncée dans 30 cm de neige, la secouer et la plier dans son sac.




En sortant de la carrière, je constate que la D943 est couverte de neige, quelques voitures roulent au pas, les conducteurs doivent bien se demander d'où sort ce mec avec un tel barda.


Je prends un petit sentier dans la forêt, absolument vierge, à chaque pas je m'enfonce de 30 à 40 cm dans cette poudreuse extrêmement légère, malgré les raquettes.
Quel plaisir d'être là, la forêt est superbe, les branches ployées sous le poids de la neige, tous les bruits sont feutrés, je m'arrête de temps en temps, respire, admire béat, il ne fait pas froid, pas de vent, le calme absolu, je pourrai rester là durant des heures.
Après un bon kilomètre je rattrape le GR441, c'est à dire un début de civilisation. 








Maintenant c'est tout plat jusqu'au bout, le GR441 a été emprunté ces derniers jours et il devient plus praticable. 



















Faute de rencontrer la faune sauvage, je salue quelques vaches au passage, elles sont rares en cette saison à être dehors, mais ici je suis à quelques centaines de mètres d'habitations.













Un peu plus loin je dois quitter le GR pour couper par un petit sentier qui traverse la forêt sur 3 à 4 kilomètres.





Mais les sentiers, avec la neige fraîche, on les voit, on ne les voit pas, bref je file un peu trop à droite, passant au milieu des carrières du Puy de Tressous que je prends pour celle du Puy de l'Espinasse et débouche, oh! surprise, sur une route qui ne devrait pas être là. (oui, je sais! mais non, merci). 















Le temps de comprendre sur ma carte que je suis à nouveau sur la D943, quittée 3 kilomètres plus tôt, je repars pour 2 kilomètres de poudreuse dans le bois pour récupérer mon itinéraire, qui me mène vers Paugnat, j'avais tellement aimé ces passages en terrain vierge que le destin m'accorde un peu de rab, merci.




Me rapprochant de cette localité, je croise un groupe de raquetteurs qui malheureusement ignorent si j'ai des chances de trouver un gîte.
Une fois passée la voie ferrée, la descente le long du Puy de Paugnat est tranquille, plusieurs circuits pédestres sont tracés autour de ce puy qui comporte aussi une ancienne carrière dans ce volcan.

Parvenu à Paugnat, la neige a cessé de tomber, mais en ce dimanche les habitants sont confinés chez eux et rares dans les rues. 



Après renseignement, il est certain qu'il n'y a pas de gîte à Paugnat, ni à Moulet-Marcenat, il faut aller vers St Ours à 12 bornes (gîte) ou à Volvic 7 bornes (hotels, restos, etc), c'est gentil mais je suis à pied avec 15kg sur le dos, et personne ne connait de particulier proposant une chambre d'hôtes. 



Je commence à me demander si je ne vais pas devoir retourner dormir dans la forêt, quand j'aperçois à un carrefour un écriteau "chambre d'hôtes", ouf. 


Un chemin qui monte sur près de 2 kilomètres jusqu'au hameau de la Védrine, des promeneurs me montrent la "chambre d'hôtes" aux volets clos, ils sont en vacances... est ce que je suis en vacances, moi? euh, oui. 



Heureusement ils m'en indiquent une autre qui est sûrement ouverte, dans le hameau suivant "Les Brossons", encore un dernier petit kilomètre, j'y suis.

Bon accueil, mais la chambre n'est pas prête en cette saison, pas chauffée. Planté dans la neige qui couvre la cour, j'explique ma petite aventure depuis une semaine et fais comprendre qu'un simple coin dans une grange serait le paradis pour ce soir. 
Ne voulant pas me laisser repartir ainsi, l'hôtesse me propose la chambre de sa fille, absente en ce moment... sauvé!


Chambre d'hôte: Mme JAFFEUX  04 73 33 68 39
J'entre et me débarrasse de mes affaires, la maison est une ancienne ferme très agréablement restaurée. 
Je fais la connaissance de son mari avec lequel je discute pendant qu'on me prépare la chambre et la salle de bains. Coïncidence, il est originaire de Bourges et en juillet prochain ils assisteront à un mariage à Dun (chez moi). 

Après un bon moment je prends possession de la salle de bains, quitter le sauvage pour une bonne douche, quel délice! Un peu de repos, allongé sur le lit, la civilisation a parfois du bon.

Normalement ce n'est pas prévu avec la chambre d'hôte, mais étant donné mon état de piéton-raquetteur, mes hôtes me proposent de partager leur repas du soir, ce que je m'empresse d'accepter. 
Oublié, cacahuètes, fruits secs et Kit-Kat, ce qui m'attend ce soir se nomme, bonne soupe maison, omelette, salade, fromages du pays et dessert, bref un festin! 
Nous parlons de randonnée, ils ont parcouru en partie les chemins de St Jacques de Compostelle, connaissent bien le coin des Pyrénées où je pense aller en avril...

Une bonne nuit reposante m'attend.

Et si vous passez dans le coin, plutôt qu'une chambre d'hôtel, Mme Jaffeux vous réservera un chaleureux accueil dans sa chambre d'hôtes aux "Brossons" 04 73 33 68 39


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Profil altimétrique et parcours

En rouge le parcours prévu... et raté.




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