5 h du mat, çà
caille. Je suis réveillé par le froid, même dans mon sac de
couchage grand froid.
Le problème vient
du fait que je ne suis plus entièrement sur le matelas gonflable qui
m'isole du sol et de la neige.
A rechercher le meilleur compromis
entre performance technique et poids du matériel, mon matelas
autogonflant mesure 50cm de large aux épaules et 37cm en bas,
autrement dit il vaut mieux rester en place.
Bien que j'essaie
d'aplanir la surface du sol en tassant la neige, je ne suis pas dans
un terrain de camping, trois pieds de bruyère se trouvent sous la
tente, et dès que je suis à genoux à l'intérieur, je fais des
trous dans la neige et rapidement ma belle surface damée avec les
raquettes se transforme en champ de bosses, inutile de dire que dans
ces conditions mon sommeil est loin d'être paisible.
J'arrive
toutefois à me rendormir, blotti au fond du duvet.
Comme hier réveil
vers 7h, la température à l'intérieur de la tente est de -7°,
l'ouverture est déjà un problème, les fermetures éclair sont
gelées et je me félicite d'avoir choisi une tente 4 saisons dont
les coutures des fermetures sont très renforcées, sinon je crois
qu'elles n'auraient pas tenu le coup tellement je dois forcer dessus
pour les débloquer.
A l'extérieur le thermomètre marque -12°, une
bonne couche de givre recouvre le sol et la tente, je comprends mieux
pourquoi j'ai eu un peu froid en fin de nuit, à partir de demain
j'utiliserai le sursac qui enveloppera mon duvet, de plus je pense
que çà limitera la condensation qui se produit en cours de nuit et
se transforme en givre sur les parties «moustiquaires» à
l'intérieur de la tente et en humidité sur le duvet, il est
essentiel de maintenir le sac de couchage parfaitement sec, tout au
moins à l'intérieur.
Un bon thé bien
chaud avec Kit-Kat, remplissage de la gourde, me réchauffer les
mains sur le réchaud, ranger mon barda, réchauffer l'intérieur des
chaussures sur le réchaud, me re-réchauffer les mains, enfin procéder
au démontage de la tente, nouveau problème, les armatures sont
prises par le gel je dois les dégeler sur le réchaud, ranger la
tente, me re-re-réchauffer les mains... ouf! Je suis prêt à partir, en
pensant à ceux qui partent sur des expéditions polaires où la
température n'est pas de -12° mais de -40°.
Heureusement le
soleil commence à briller et la température va remonter rapidement.
Je reprends mon chemin qui contourne le Puy de Charmont et arrive au
Col de la Ventouse, lieu de mon premier ravitaillement, je retrouve
aisément mes deux rations et le pâté de foie, congelé bien
évidemment.
Mon itinéraire se
poursuit à travers la forêt et repasse près de la grotte de Ribbe
Haute puis longe le Puy de la Vache et de Lassolas, l'inverse du
premier jour.
J'ai prévu un
bivouac au cœur du Puy de Lassolas, mais avant cela la montée de ce
puy et du Puy de la Vache.
Trouvant un peu stupide de monter avec sac
à dos et tente d'un côté pour les redescendre de l'autre, je
décide de planquer mon matériel recouvert de la housse anti-pluie
noire sous un arbre, et peux attaquer l'ascension du Puy de Lassolas
avec mes seules raquettes.
Début de la montée
en raquettes, puis dès qu'on est sur la partie ensoleillée, à pied
sur un lit de pouzzolane qui constituent le chemin.
L'épaisseur de
ces scories volcaniques rouges brunes, dès qu'on sort du sentier
périphérique au sommet, est étonnante, on s'enfonce facilement de
5cm à chaque pas.
La pente à l'intérieur du Puy me fait penser
qu'avec de la neige çà ferait une superbe piste de ski.
Pour rejoindre le
Puy de la Vache, le sentier redescend derrière Lassolas avant de
remonter sur le Puy de la Vache, l'intérieur de ce puy est davantage
couvert d'arbres, la descente de ce côté se fait en partie par des
marches.
Puy de Lassolas et Puy de Dôme au fond |
Au sommet du puy de la Vache |
Dans la descente du Puy de la Vache |
On débouche en bas dans une carrière entre rouge et noir,
les scories et bombes volcaniques de couleur rouge due au fer contenu
dans les minéraux et qui s'est oxydé lors de l'éruption, et les
cendres de couleur noire.
Je reprends le
chemin qui longe le bas du Puy de la Vache, j'aimerai bien refaire
une photo du même endroit que celle ci prise dans les années 60,
mais je constate que le paysage a bien changé en 50 ans, de nombreux
arbres ont poussés depuis ce temps, à l'époque le Puy de la Vache
avait l'aspect du Puy de Lassolas aujourd'hui.
Puy de la Vache - 2013 |
Mes soeurs et moi - Puy de la Vache - 1961 |
Le temps de
récupérer mon matos, et je m'avance dans les bois pour trouver un
point de bivouac qui ressemblera assez à mon premier campement.
Le programme de
cette soirée est toujours le même, fonte de la neige, grignotage,
et un peu de lecture à la lumière de ma lampe frontale.
Je ne vous en ai
pas encore parlé, alors voici les deux bouquins que j'ai emmené.
il fallait au moins çà
lors de mon vagabondage...
... et "La marche dans le ciel - 5000 km à pied à travers l'Himalaya" d'Alexandre Poussin et Sylvain Tesson, pour moi qui vais parcourir modestement un peu plus de 100 bornes à travers le Massif Central.
J'avais été
subjugué par «Dans les forêts de Sibérie» récit des 6 mois que
Sylvain Tesson a passé dans une cabane au bord du lac Baïkal de
février à juillet 2010 et pour lequel il reçut le prix Médicis du
meilleur essai l'année suivante, ce mode de vagabondage et
d'ermitage me fait rêver. Je crois que tout le monde rêve
d'aventures, le succès de certaines émissions télé telles que
«Rendez vous en terre inconnue» en est la preuve, pourtant une
infime minorité se lance. Certains pensent n'avoir pas les moyens,
d'autres se sentent trop vieux, chacun se trouve une excuse pour
renoncer à ce qui le tente et lui fait peur à la fois, aujourd'hui
je suis heureux de m'être lancé dans cette escapade.
Puy de Pourcharet depuis le Puy de Lassolas |
Ce soir les
températures sont un peu moins basses, je me suis glissé dans le
sursac, le sol est moins chaotique, la nuit devrait être plus
reposante.
**********
Etape 3: Profil altimétrique et parcours
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire