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lundi 28 avril 2014

Entre deux vagabondages.

Voilà une nouvelle petite aventure qui se termine.
Elle m'aura appris beaucoup de choses, je sais aujourd'hui que je peux partir plus loin, plus longtemps, il n'y a pas vraiment de limites. 2000 km ou 400 km c'est pareil, çà prend juste un peu plus de temps, je m'en sens capable, qu'est ce qui pourrait m'arrêter, je savais déjà que la neige était mon amie, je sais aujourd'hui que la pluie, le vent, le froid, ne sont pas mes ennemis, même si je m'en passe volontiers.
La météo ne m'a pas gâté, c'est le moins qu'on puisse dire, avec pluie et tempête à répétition, je n'étais d'ailleurs pas très bien préparé pour les affronter avec une tente pas véritablement étanche. Mais finalement je m'en suis bien sorti sans que çà devienne problématique et donc c'est riche d'enseignement pour une autre fois, à force je finirai par être au top.

J'ai les astuces pour garder mes affaires au sec, j'ai des idées pour protéger plus efficacement mon sac à dos, je sais qu'il me faudra une tente bien étanche, je vais encore réduire le poids du sac à dos. La prochaine fois ce sera encore davantage de plaisir en supprimant quelques désagréments, bien que ceux ci fassent partie de l'aventure, c'est ce qui pimente la randonnée, lui donne sa valeur, laisse des souvenirs, je n'ai donc pas à regretter totalement ce temps pourri.









J'ai déjà quelques idées qui devraient me pousser à randonner en vélo, ce qui permet d'aller plus vite, plus loin, avec sans doute un peu moins de fatigue, n'ayant pas à supporter le poids du sac à dos à longueur de journées.







Cette aventure fut celle d'une rencontre, le but de ce voyage.

En fait j'aurai aimé ne jamais le vivre, n'avoir jamais à randonner vers ce petit carré de sable au milieu du cimetière du Cap Ferret, j'aurai aimé découvrir l'Islande en septembre dernier avec Aurélien... Nils serait encore là avec nous.

Il reste parmi mes «héros» entre guillemets, comme d'autres personnes ordinaires qui ont réalisé des choses extraordinaires, dans le sens où elles sortent de l'ordinaire (extra-ordinaires), des centaines de personnes jeunes ou moins jeunes parcourent le monde, à pied, en vélo, en bateau, loin de chez eux ou tout prêt, l'aventure peut se trouver partout. Des inconnus qui vont vivre durant quelques mois ou années les moments les plus intenses de leur existence, sans avoir besoin de la reconnaissance de qui que ce soit.



L'aventure sied bien à la jeunesse, la mort peut en faire des « héros » comme c'est le cas pour Chris Mc Candless qui, pourtant, n'a fait que vadrouiller à travers son pays avec son sac à dos, que ferait il aujourd'hui en arrivant à la cinquantaine, aurait il poursuivi ses vagabondages, comment serait il jugé par ses congénères, peut être passerait il à leurs yeux pour un râté et pourtant, quelle vie!
Quand la mort frappe en pleine jeunesse on ressent là une injustice, qui est encore plus profonde si ce jeune avait donné un sens à sa vie. Il y a des disparitions qui m'ont marqué comme celle de Nils, nul besoin de connaître la personne pour être touché, avec mon côté photographe toujours gravé en moi, je pense parfois à Rémi Ochlik, ce photographe qui a perdu la vie il y a 2 ans en Syrie, une jeunesse prometteuse brisée, à sa mort j'ai lu dans un article qu'il avait reçu des prix pour ces reportages, j'ai vu ses photos et celles de certains de ses confrères de la même agence, sur les mêmes sujets, tous ces clichés apportent un même témoignage sur les événements en Syrie, tous sont aussi forts, pourtant les images de Rémi Ochlik sortent du lot, au delà du témoignage, elles sont esthétiquement belles, des images bien construites, des cadrages époustouflants et tout çà pris dans l'action, quel talent!
Leurs vies brisées s'arrêtent là, au zénith, mais c'est un peu eux qui donnent l'envie d'aller plus loin, ce sont des guides.


J'espère que Nils sera pour beaucoup de ceux qui l'ont connu un modèle, un guide, en particulier pour tous ses amis de son âge qui ne font que commencer leur vie d'homme. Quand ils connaîtront des moments difficiles, s'ils n'oublient pas Nils, son courage, son abnégation, sa volonté d'atteindre son but, sa soif de vivre, alors ils trouveront la force de surmonter leurs épreuves.




lundi 10 mars 2014

"Tout le monde peut le faire" - Nils Géricot


« Tout le monde peut le faire »
Oui, Nils, tu as raison, tout le monde peut le faire. 
Parcourir près de 4000 kilomètres à vélo comme tu l'as réalisé, à raison de 40 ou 60 kilomètres quotidiennement, selon ses capacités, dès l'instant où on sait faire du vélo, on peut le faire, et marcher sur près de 400 kilomètres lors d'une randonnée comme la mienne est à la portée de tout le monde, dès lors qu'on n'est pas handicapé.

Il suffit de le décider, d'avoir un peu de volonté, de ténacité pour ne pas renoncer dans les moments un peu plus difficiles, mais nul besoin de capacités physiques particulières, on peut dire que j'ai un certain âge et n'ai jamais eu un gabarit exceptionnel, alors si je l'ai fait c'est que tout le monde peut le faire.

De retour de cette randonnée, je peux calculer la distance parcourue réellement sur le site « Openrunner.com ». Je pensai parcourir environ 350 km dont les ¾ le long des plages de la côte atlantique, mais la météo et les tempêtes en ont décidé autrement et la plus grande partie de mon parcours fut sur les pistes intérieures, ce qui a un peu allongé la randonnée.
Au total 390 km environ, avec la promenade de ma journée de repos, dont un peu plus de 370 km à pied et 17 km en voiture, auxquels il faut ajouter la traversée de la Gironde par le bac de Royan et le contournement du bassin d'Arcachon en autocar, la traversée bateau étant impossible.

Même si la vision d'un pays est différente selon le mode de transport emprunté et la durée du voyage, ce n'est pas tant la découverte de la région qui m'a poussé au départ, les trois départements traversés me sont bien connus, c'est surtout un défi qu'on se lance en contemplant une carte, « suis-je capable d'aller à pied de là à là ? ». Et puis, toujours le sentiment de liberté qu'on éprouve à parcourir les chemins de cette façon avec sa part d'inconnu, partir chaque matin dans une direction mais sans savoir vraiment où on va passer, ce qu'on va rencontrer ni où on s'arrêtera pour dormir, simplement avancé vers le but à atteindre un jour, en prenant son temps.

«Et si la liberté consistait à posséder le temps?
Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence- toutes choses dont manqueront les générations futures » Sylvain Tesson.

Cette année, on s'étonne moins de me voir partir ainsi, même si j'en vois encore certains être surpris, et surtout l'inquiétude n'est plus de mise.
Il y a plusieurs temps dans la préparation d'une petite aventure comme celle ci, je savais déjà que je partirai en février mais sans avoir fait un choix d'itinéraire, vagabonder étant le principal.
Dans un premier temps on envisage plusieurs projets, puis viens l'heure du choix et le moment de se persuader que c'est un bon plan, enfin viens l'instant où on annonce son voyage à son entourage, en fait, c'est là un moment charnière, celui on ne peut plus reculer; jusque là le renoncement était possible restant caché en nous, mais après avoir exposé son projet, y renoncer serait passer pour un « foie jaune » tout juste bon à être couvert de goudron et de plumes! Le retour en arrière devient impossible.

A partir de cet instant, le voyage est déjà commencé, la préparation du matériel, un vague itinéraire envisagé, puis le jour où on tourne la clef dans la serrure, c'est parti.

Pour moi, rouler jusqu'à Ste Soulle, près de La Rochelle, où je laisse ma voiture, voyage en train de La Rochelle à Bordeaux, puis de Bordeaux à Saint Vincent de Tyrosse le lendemain, je descends du train, sors de la gare, 400 km m'attendent.







samedi 21 décembre 2013

On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans.


Arthur Rimbaud - Roman


Sérieux ou pas sérieux, dix-sept ans c'est l'âge idéal.
Je ne veux pas le décevoir:
Qui çà ? Le jeune garçon puis l'adolescent de 17 ans, que j'ai été.
C'est une idée qui me paraît tellement importante, de quoi me guider dans la vie.
J'ai essayé de lui rester fidèle en toute occasion et il faut bien avouer que ce n'est pas toujours facile, mais très régulièrement cette pensée vient à moi, ne pas décevoir ce garçon.
Tout le monde devrait suivre ce conseil, le monde s'en porterait mieux.
Certes l'adolescent n'a pas l'expérience de l'adulte mais possède justement cette candeur qui lui permet de rêver, d'idéaliser sa vie future.
L'adolescence, c'est l'âge des grands sentiments, des révoltes, où on est prêt à s'enflammer pour une idée, pour un idéal, mais bien souvent avec le passage à l'âge adulte l'homme perd peu à peu une part de ses convictions, et surtout accepte des compromissions que l'adolescent aurait jugé inacceptables.

Alors imaginez vous croiser dans la rue cet adolescent, comment vous regarderait-il? Vous verrait-il comme un modèle possible pour sa vie future? …ou penserait-il en silence ne vouloir jamais vous ressembler, se disant que lui ne saurait être ainsi!

Il ne s'agit pas ici de réussite professionnelle, de choix de profession ou d'apparence physique sur laquelle on ne peut toujours influer, mais plutôt sur notre type de personnalité, nos choix de vie.
Heureusement nombreux sont ceux qui n'ont pas à rougir et feraient plaisir aux ados qu'ils furent.

Je me souviens d'une réflexion faite par mon prof de français, histoire-géo, au collège alors que j'avais 14 ou 15 ans: «Toi, Jean Paul, je te vois à 30 ans avec ta petite famille, 2 ou 3 enfants, rentrant le soir chez toi, enfilant tes pantoufles et t'installant tranquillement dans ton fauteuil devant la télévision, chaque jour ainsi toute ta vie», je n'ai pas osé répondre mais me souviens avoir pensé «Comment peut-il se tromper à ce point, je ne serai jamais comme çà» c'était pour moi une telle évidence! 
Bien sûr cet aspect de la vie est louable, même à 17 ans, je n'en fait le reproche à personne, c'est le fait de virer du tout au tout que je trouve dommage, renier ce qu'on a été en quelque sorte. 
Je ne m'en souviens plus mais je pense qu'il y eut de l'hilarité dans la classe. Je ne sais pas ce que sont devenus ceux qui ont dû rire, mais je ne doute pas un instant qu'une très large majorité d'entre eux a dû accepter plus d'une compromission en oubliant idéaux et rêves de jeunesse et sont aux antipodes de ce qu'ils pensaient devenir ce jour là.

Finalement peut être que cette réflexion m'a rendu service.

Nous n'avons pas que des qualités, comment l'adolescent jugerait les défauts que nous avons pu acquérir en devenant adulte, n'est ce pas une motivation pour tenter de nous en défaire, d'autant que le temps ne fait rien à l'affaire, en général l'adulte aggrave son cas chaque jour aux yeux de l'adolescent qui, lui, ne vieillit plus, alors veillons y.
Ce n'est qu'une question d'état d'esprit, savoir garder l'enthousiasme de l'adolescent, ne pas sombrer dans le pessimisme ambiant (un paradoxe bien français), s'amuser de la vie et prendre conscience du caractère dérisoire de l'existence.

Et puis il y a tout ceux qui au fil du temps sont devenus con. Pour reprendre la chanson de Brassens «Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est con, on est con», certains étaient cons dès leur enfance, de p'tit con ils sont passés à grand con, gros con, puis vieux con, mais d'autres n'étaient pas prédestinés à ce brillant avenir dans l'échelle de la connerie et là, pour l'ado pas con qu'ils furent, le constat est terrible et la vérité dure à admettre!

On en connait tous, on en croise tous quotidiennement, de ces personnes qui ont oublié depuis longtemps qu'ils furent adolescents et qui en ce temps là traitaient de con ceux qui étaient à leur image d'aujourd'hui et qui ont une piètre opinion des jeunes qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à ce qu'ils furent.

Je pense que ce que je fais aujourd'hui plairait à l'adolescent de 17 ans, qui serait ravi aussi de constater que je n'ai pas passé aux oubliettes sa soif immodérée de liberté.


N'oubliez pas ce conseil, prenez quelques instants pour penser à cet adolescent.


vendredi 27 septembre 2013

Une étrange randonnée.




C'est une bien étrange randonnée que j'entame ce 7 septembre, à l'heure où débute la cérémonie d'adieu à Nils. J'ai voulu faire cette rando en solitaire pour me plonger dans cette solitude qu'il disait avoir tant goûtée durant son périple d'Istanbul à Bordeaux en vélo, et que j'apprécie tellement moi aussi, une façon de lui rendre hommage.


Bizarrement j'ai été profondément bouleversé par cette disparition alors qu'on ne s'est jamais rencontré, je connais son père, Antoine, ainsi que ses grands parents et d'autres membres de sa famille, mais la vie a fait que je n'ai pas vu Antoine pendant plus de 20 ans et ne connait donc pas ses enfants.

Nils aurait eu une tête d'abruti et n'aurait pas réalisé son aventure, j'aurai été attristé pour ses parents et sa famille, sans vraiment pensé à lui. Mais voilà, Nils porte sur son visage la gentillesse, la bonté, on devine en le voyant que c'est la crème des garçons et de plus il a accompli un périple extraordinaire qui ne peut pousser qu'à une profonde admiration.


Moi qui me suis lancé au début de l'année dans une première escapade méritant le qualificatif d'aventure, je me sens petit face à ce qu'a réalisé Nils, mes 12 jours passés dans la neige me semblent ridicules.

Sans doute que tout le monde l'a félicité pour sa réussite, toutefois je ne suis pas sûr que ceux ci ont réalisé l'ampleur de ce qu'il a accompli. Pourtant il s'agit de 4000 km à vélo, soit en moyenne 70 km par jour, avec un vélo ordinaire chargé d'un bon paquetage, des kilomètres parcourus le plus souvent seul sur des routes bien loin d'être faciles, il suffit de regarder une carte des régions traversées et de leur relief pour comprendre, c'est un véritable exploit dont il était certainement fier, même si sa modestie devait le pousser à l'ignorer.

Je sais que Nils aurait vécu d'autres aventures aussi grandioses, comment aurait-il pu en être autrement, le destin est bien cruel de lui avoir volé cet avenir là, même si sa courte existence fut une vie d'exception.

Son aventure à vélo et mon aventure hivernale, me font sentir proche de lui. Je sais ce qu'il a pu ressentir dans ces moments de solitude quand chaque minute de la journée est vécue à temps plein, comme j'ai pu les vivre en traversant des forêts noyées de neige sans croiser quiconque plusieurs jours durant. Ces mêmes émotions partagées qui nous ont envahi, nous ont submergé, voilà ce qui me bouleverse, nous n'avons pas d'aventure ou de souvenir de voyage commun, mais des émotions communes ressenties séparément.

Son aventure lui a permis de connaître la plénitude et le bonheur absolu, il a su trouver à 21 ans ce que peu d'hommes sur terre rencontreront un jour et a, d'une certaine façon, vécu davantage que nombre de personnes ayant une longue existence, mais vide de sens.


Vallée de St Ruph
Je pars donc ce matin là pour une journée et demi de rando et de méditation dans le massif des Bauges près d'Annecy, mes pensées occupées par Nils, la vie, la mort, l'au-delà.
Vallée d'Orgeval
Vallée d'Orgeval

Rando du tour de l'Arcalod, après le village d'Ecole, je me gare sur le dernier parking au fond de la vallée de Bellevaux, 2 ou 3 voitures sont là, un groupe de randonneurs s'apprête à partir, une dizaine de minutes plus tard je m'élance à mon tour avec dans mon sac à dos de quoi manger pour 36h, matelas et duvet pour dormir, j'ai prévu de passer la nuit dans une cabane en altitude.


Montée vers l'Arcalod

J'ai vu sur un guide que le début du parcours est très raide en traversée de la forêt sur un peu plus de 2 km, et c'est le moins qu'on puisse dire, je m'arrête à plusieurs reprises pour reprendre mon souffle, à la sortie de la forêt en débouchant dans la vallée la pente devient très raisonnable, et c'est là que je rattrape et double le groupe parti quelques minutes avant moi et qui n'a rien d'un groupe du troisième âge, de quoi me rassurer, je ne suis pas encore foutu!

La montée se poursuit tranquillement sur 2 km environ à travers les pâturages jusqu'au chalet d'Orgeval, qui marque pour beaucoup la fin de la rando aller. Je poursuis un peu plus haut jusqu'au col d'Orgeval pour le pique-nique, avant de basculer sur le vallon de St Ruph.




Je reste un bon moment au col, contemplant la petite vallée d'Orgeval calme et paisible, il me revient à la mémoire la chanson de Raphaël «Poste restante» et je me dis que ce serait bien si l'au-delà pouvait ressembler à cette vallée, une infinité de petits vallons déserts où on pourrait retrouver un ami et rester là pendant des siècles, apaisés, reprendre son chemin vers un autre endroit et un autre ami, parcourir ainsi l'éternité, j'ai tant de rencontres à faire, de connus ou d'inconnus que je n'ai pas eu la chance de côtoyer.

Je me souviens aussi d'une phrase de Paul Emile Victor, vers la fin de sa vie, disant que ce qui l'emmerdait n'était pas de mourir mais de ne plus vivre, qu'il avait des projets pour 50 ou 100 ans encore, la passion était toujours là, la soif de vivre aussi.
Surtout ne pas franchir cette barrière de la dernière envie, cette frontière au delà de laquelle le destin devient cruel en faisant de nous des "déjà morts" parmi les vivants, faire ce premier pas dans l'au-delà avec la soif de le découvrir.
Pourquoi craindre la mort, il est possible qu'il n'y ait rien au delà, ce qui ne serait pas très grave, mais nos esprits se retrouveront peut être dans un monde plus merveilleux encore et il faut bien avouer que ce serait alors la plus fabuleuse aventure de l'homme.

La descente vers le chalet de Bonverdan est un peu raide avec quelques passages un peu plus délicats, je ne vois plus personne, il faut être vigilant. Je remarque sur ma carte IGN Top25 un encadré plein de «Recommandations», sur les informations de la carte, tracés au sol qui peuvent être modifiés, changements de météo etc, avec la conclusion «Evitez de partir seul».
J'en ai un peu marre de ce genre de conseil, bien sûr je reste prudent mais je veux rester libre de mes actes.
Refuge de Bonverdan
L'hiver dernier quand j'ai parlé de mon projet, certes personne n'a essayé de m'en empêcher mais on m'a sagement conseillé de faire le même périple en raquettes avec un groupe et un accompagnateur, avec arrêt le soir dans un gîte, que ce serait plus sympa et moins risqué.
Oui, sans aucun doute, c'était moins risqué et plus sympa, apéro et bon repas convivial autour d'une cheminée tous les soirs plutôt que de dormir par -10°, je serai passé aux mêmes endroits, vu les mêmes paysages, oui mais je n'aurai pas connu les mêmes sensations, n'aurai pas été envahi par les mêmes émotions, j'aurai eu droit au cours de ces journées de rando à des discussions sur la petite famille et les problèmes au bureau, entrecoupées de temps à autres par des «c'est vraiment magnifique», alors non, merci!
Je ne suis pas sûr d'arriver à faire comprendre cette différence pourtant essentielle, et pourquoi je rejette cette partie de la norme qui ne me convient pas.

Je ne suis pas kamikaze mais je veux pouvoir faire ce que j'ai envie et quand j'en ai envie sans que quiconque vienne y mettre son grain de sel. Personne ne peut dire si demain il sera encore en vie, la preuve malheureusement avec Nils, alors si quelqu'un dans sa famille l'avait poussé à renoncer à son aventure en vélo, lui conseillant d'attendre d'être un peu plus âgé, un peu plus mûr, que de remords aujourd'hui.


Deux médecins m'ont dit il y a quelques temps que j'avais tout pour devenir centenaire, super! Enfin pas tant que çà, je suis content en me disant que j'ai encore de nombreuses années devant moi pour partir dans de petites aventures, mais j'espère bien n'avoir pas le malheur d'y arriver si celà doit signifier 5 ou 10 ans à passer dans un fauteuil à attendre désespérément en entendant les heures s'écouler lentement.
Si cela devait m'arriver, alors le destin aura été cruel aussi avec moi, d'une autre façon.
Alors les conseils de prudence, qui vont certainement devenir plus pressants avec les années, je ne veux plus les entendre, je ne sais pas quand je partirai, mais si la mort survient au cours d'un voyage ou d'une aventure alors le destin aura fait le bon choix, m'aura gâté... et je ne suis pas pressé.

Je parviens au chalet de Bonverdan, une des cabanes repérée comme halte possible pour la nuit mais il est un peu tôt pour m'arrêter là. J'en profite quand même pour une petite pause grignotage et visite les lieux, une table, des bancs, un poêle à bois, casseroles etc, deux matelas superposés et surement plein de petites bébêtes! Dehors un abri avec du bois.






Un couple de randonneurs, dans le trajet inverse, s'arrête quelques instants le temps d'échanger quelques mots sur le parcours, ensuite je reprends le chemin en direction du Pas de l'Ours en longeant au pied de la falaise.





Passé le Pas de l'Ours, descente vers le Plan de France où j'abandonne le circuit «Tour de l'Arcalod»pour me diriger vers les Chalets de l'Eau Froide où je compte passer la nuit.



Deux petits vallons plus loin, on arrive aux chalets, je rencontre le berger-vacher qui réside là de mai à fin septembre, sa famille vient le rejoindre ce soir comme tous les week-ends en montant en 4x4 sur une route empierrée allant de Giez jusqu'aux chalets.



Il y a 2 bâtiments principaux, le chalet d'habitation et une étable, et à proximité une petite cabane aménagée pour les randonneurs, avec une vue sur le lac d'Annecy. La cabane étant plus récente, l'intérieur est plus propre qu'à Bonverdan, je vais être bien même si ici il n'y a pas de matelas, je profite pour faire un brin de toilette avec l'eau de l'abreuvoir, rincer mon tee-shirt trempé de sueur, pas étonnant que j'ai attiré les mouches en passant entre les vaches.
Le gardien s'occupe des vaches, mais aussi de chèvres, de moutons et de cochons, à nourrir, rentrer, traire etc... le travail ne manque pas.






En fin de journée la pluie qui m'a épargné au cours de la rando, arrive pour ne plus cesser de toute la nuit. Malgré çà je reste longtemps assis sur le banc face au lac, en grignotant mon repas du soir, plongé dans mes pensées pleines de tristesse et rentre me coucher bien après la tombée de la nuit.

Je ne goûterai pas un bon sommeil, car le toit de la cabane est fait de tôle et la pluie torrentielle fait un vacarme pas possible en tombant dessus.



Réveil à l'aube, brin de toilette, grignotage et départ vers 8h, en empruntant le trajet de la veille jusqu'au Plan de France avant de redescendre vers le col de Chérel et ensuite la route jusqu'à Jarsy, Ecole et la voiture ensuite 6 km après Ecole.













Retour en grande partie sous la pluie, mais ce n'est pas gênant, 3 à 4 km après le départ on reprend une route empierrée puis goudronnée qu'il suffit de suivre jusqu'en bas.




La route est longue, je vois une borne indiquant 10 km, la descente est tranquille avec un gros torrent qui longe en contrebas, il est midi passé quand j'arrive en bas et aperçoit des panneaux indicateurs de randonnées et là, surprise! Je réalise que je suis descendu à l'opposé de mon itinéraire et arrive au village de Chevaline, célèbre pour sa tuerie! je viens de faire 17 km depuis ce matin (mesurés au retour sur Openrunner) et constate que ma voiture est à 15 bornes à vol d'oiseau, 25 par les chemins!

Ne me demandez pas comment j'ai fait, je n'ai toujours pas compris.

Je serai tout seul dans le coin, j'aurai le choix du stop ou de faire des provisions pour 36 h supplémentaires, remonter vers le col de Chérel pour rentrer le lendemain, mais j'opte pour le coup de téléphone salvateur à la famille, Jean Philippe se dévoue pour venir me chercher aussitôt et retour à Albens, je récupèrerai ma voiture le lendemain.

Cette longue et fatigante descente m'aura apaisé, j'ai déjà en tête une autre randonnée hivernale en solitaire de 2 ou 3 semaines, qui me mènera au Cap Ferret, où repose Nils.









Quelques images supplémentaires sur la magnifique chanson de Raphaël.



POSTE RESTANTE

Raphaël Haroche 26 juillet 2003

Je vous envoie mes compliments, poste restante et puis tout çà
Juré mes bons salauds que je ne reviendrai pas
Je n'ai plus rien à voir, je n'ai plus rien à croire

Là où je suis y'a des montagnes des prairies des vallées
Et je pêche à la ligne avec un ami anglais
Je comprends pas c'qu'y dit, mais on s'entend très bien.

Qu'il est grand ce pays et que la terre est loin

Je n'ai plus de nouvelles de vos journaux à la con
Sorti de vos poubelles, le temps semble moins long
J'ai coupé mes dépenses et cette fois pour de bon

J'ai rencontré une petite soeur qui vaut vraiment le coup
Elle s'est mis une balle en plein coeur,
Sûr qu'elle était à bout
Elle et moi on fait des choses, elle me sourit beaucoup

Qu'il est grand ce pays et que la terre est loin

Ici y'a rien à faire que le vent dans tes cheveux
Et la vie toute entière repasse sous nos yeux
Comme c'était un mystère
Qu'on y a vu qu'du feu

Je n'ai plus de nouvelles de ceux qui sont au pays
Et mes amis me manquent du temps que j'étais en vie
Je les revois encore mais je n'suis plus en vie

Qu'il est grand ce pays et que la terre est loin
S'il y a de l'espérance alors toi seule le sait
Qu'il est grand ce pays tu vois on se rejoint

Ici y'a des montagnes des vallées des prairies
Et je pêche à la ligne avec un très bon ami
Même si on comprend rien à ce qu'on fait ici
...





jeudi 5 septembre 2013

Un garçon rare au paradis.

Dimanche 1er septembre, nous devions décoller en fin de journée pour ce qui devait être un formidable voyage-rando à la découverte de l'Islande.
Le destin cruel en a décidé autrement, 3 heures avant qu'on se retrouve à Roissy, Aurélien a appris le décès de son cousin Nils disparu tragiquement la veille, à 21 ans.
Peu importe le voyage, peu importe l'Islande, ce sera pour une autre fois.

On s'est retrouvé quelques instants plus tard et Aurélien m'a parlé de Nils, que je ne connaissais pas.
De retour, j'ai pensé supprimer le post précédent annonçant notre voyage, continuer le blog sur une prochaine rando, puis j'ai vu un article du mois de juin consacré à Nils et ai compris aussitôt à quel point ce garçon était un être rare, son visage ne trompe pas, ce qu'il a accompli non plus.

Je veux lui rendre hommage en reproduisant ci dessous cet article:


Nils est rentré d’Istanbul à vélo






saint-Pierre De retour de son périple, Nils Géricot, 21 ans, était attendu samedi par un comité d’accueil

Le jeune homme (au centre) a fait sensation samedi, rue du Parlement-Saint-Pierre : il arrivait de Turquie à vélo.

Le jeune homme (au centre) a fait sensation samedi, rue du Parlement-Saint-Pierre : il arrivait de Turquie à vélo. (ph. C. M.)

 
Il a été accueilli comme un héros, par des acclamations et du vin blanc. Samedi après-midi, sa famille et ses amis avaient investi la terrasse du bar Le Petit Commerce et même la rue du Parlement-Saint-Pierre pour lui faire honneur.
Nils Géricot, 21 ans, est arrivé sur le coup de 17 h 30 d’un long périple à bicyclette, qui lui a permis de relier Istanbul à Bordeaux. « Je ne m’attendais pas à une telle surprise », a souri le jeune homme, qui témoigne déjà d’un goût pour le voyage très affirmé.

Sydney-Istanbul en avion
Après des études en viticulture- œnologie, le jeune Bordelais était déjà parti en Asie du Sud-Ouest, l’an dernier. Cette année, il a travaillé deux mois dans un domaine viticole en Australie avant de s’envoler pour la Turquie, depuis Sydney, avec l’idée de rallier ensuite la France à bicyclette.
À sa descente d’avion, à Istanbul, Nils Géricot a acheté un vélo. Puis, il a pris la route le 16 avril pour passer par la Grèce, la Macédoine, l’Albanie, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, la Slovénie ou encore l’Italie. Il pense avoir parcouru environ 4 000 kilomètres sur un engin pas vraiment fait pour une si longue distance
« une sorte de vélo de promenade ».
« En fait, je ne sais pas combien de kilomètres j’ai parcouru. Le compteur s’est arrêté de manière soudaine, en Grèce. »

Le goût de la liberté
Alors, pas trop dur ? « Au départ la solitude m’a un peu pesé, mais au fil des kilomètres, je l’ai appréciée. C’était même ce qu’il y avait de meilleur. J’ai refusé de faire la route avec d’autres cyclistes pour garder ma liberté, mon indépendance, affirme-t-il. Je préférais rester seul, pour rencontrer du monde. Les gens venaient vers moi. J’ai parfois été invité à dormir chez l’habitant, notamment en Albanie. Sinon je faisais du camping sauvage ou bien je dormais dans les auberges de jeunesse. »

À peine arrivé, Nils Géricot a déjà une nouvelle destination en tête ; il part bientôt pour le Portugal. Mais pas à vélo. Il travaillera comme ouvrier de chai à Porto.



Aujourd'hui Nils est au paradis, j'espère qu'un jour j'aurai le privilège de le croiser là haut et qu'on pourra randonner ensemble à la découverte de cet eden.


jeudi 22 août 2013

Aux portes de l'autisme.



A.Modigliani - "Le fils du concierge"
Je me suis toujours senti différent des autres, même étant gamin, et j'ai toujours eu des difficultés à m'intégrer à un groupe. J'aime tellement la solitude, j'adore passer du temps avec des amis, partir en vacances avec eux est un pur plaisir, mais j'ai un besoin viscéral de me retrouver seul, je trouve parfois trop longue une période de vie auprès d'un autre, jamais une période de vie avec moi-même.

En quoi suis-je différent ? Je ne le sais pas vraiment, mais j'ai parfois l'impression qu'il existe un fossé, voire un abîme entre les autres et moi, un abîme que je contemple, que j'aimerai parfois franchir mais qui au fond m'apparait plutôt comme une protection, un fossé que la plupart des autres ne franchira pas, que très peu ont franchi.

 


Une protection entre les autres et moi, c'est peut être çà aussi qui m'a donné le goût de la photographie. Ce que j'ai ressenti et ressent toujours avec un appareil photo est très bien décrit dans le livre «L'homme qui voulait vivre sa vie», j'en avais souligné ce passage quand je l'ai lu: «En pressant mon œil sur le viseur, j'ai découvert un nouveau monde, un monde captivant, une vision entièrement neuve de ce qui m'entourait... Mais ce qui plut particulièrement au petit garçon que j'étais alors, ce fut la possibilité de me dissimuler derrière l'objectif, car l'appareil constituait une véritable barrière entre moi et les autres.»
Pour moi, un appareil photo est un rempart entre les autres et moi, et l'image que je crée, un monde à part, derrière un appareil photo je ne crains pas le danger.
 


Pour en revenir à Mc Candless, certains ont affirmé qu'il était peut être autiste malgré ces brillantes études, je croyais cela impossible, mais comme j'ai vu, le jour où j'ai lu çà, qu'il existe des tests pour mesurer l'autisme, j'en ai fait un sur internet par curiosité.

Il s'agit du test du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme, une série d'une cinquantaine de questions, avec un résultat chiffré, on estime qu'à partir de 32 on entre dans l'autisme, la moyenne pour la population se situant autour de 15, mon résultat est de 29, donc à priori je ne suis pas aspie (atteint du syndrome d'Asperger) mais je suis loin aussi d'être dans la norme.

Quelques semaines plus tard j'ai suivi avec intérêt le docu-fiction «le cerveau d'Hugo» sur Fr2, consacré à l'autisme, de quoi m'intriguer à nouveau. J'ai refait des tests plus précis sur internet, pour compléter:
Quotient Autistique: 29 - Syndrome d'Asperger 32 à 50 … un peu en dessous
Quotient Empathique: 21 - Syndrome d'Asperger 9 à 33 … en plein dedans
Quotient Amitié et relations: 54 - Syndrome d'Asperger 35 à 78 … en plein dedans
Quotient Méthodique Révisé: 41 - Syndrome d'Asperger 50 à 120 … en dehors


Au printemps est paru le livre de Hugo Horiot (rien à voir avec le docu-fiction de FR2) «L'empereur, c'est moi», dans lequel il raconte sa vie d'enfant autiste.












 
J'ai réalisé d'autres tests sur internet, les résultats ne sont pas formels, parfois "pas tout à fait Aspie" ou comme ici "probablement Aspie".
Je ne vous montre que le résumé schématique, le rapport domaine par domaine étant plus personnel.
Seuls des tests réalisés avec un psy pourraient confirmer ou non, mais quelle importance?





 
J'ai fait aussi parfois des tests de QI, de quoi me rendre à la fois fier et mort de rire, un QI très nettement supérieur à la moyenne, me situant dans le 0,5% de population au QI le plus élevé, je ne m'en vante pas, en fait je m'en moque.


Par curiosité j'en ai refait un sur internet (Atout-test.com)
après le test du syndrome d'Asperger, un test sérieux sur 170 (selon les méthodes la notation peut varier)... résultat 165, seulement 2% ont plus de 140, 1% plus de 150.



 
 
 
 
Un autre test sur 150, résultat147.

Ceci dit, il convient de relativiser, 1% çà parait peu mais en fait celà représente beaucoup de monde. La très honorable association Mensa, admet ses membres après passage de tests pour lesquels il convient de figurer parmi les 2% au QI le plus élevé, ce qui revient à dire "être le moins con d'un groupe de 50 pris au hasard", formulé ainsi c'est un peu moins prestigieux. Mensa France compte environ 1200 membres qui s'enorgueillissent de faire partie de cette élite, pourtant si tous les français surdoués adhéraient à Mensa, il y aurait près d'un million de membres dans notre pays.

Enfin j'en ai réalisé un dernièrement sur le site:
"Auféminin.com" résultat: "Votre QI est inférieur à 90" Mdr ! ... je vous jure que c'est vrai, j'ai recommencé une seconde fois, idem. En fait j'ai constaté que pour bon nombre de questions, plusieurs réponses pouvaient être valables et que sans doute les rédactrices du test n'ont enregistré que leur réponse... ou il y a un problème dans le site, enfin bref, ne soyons pas moqueur.

De quoi expliquer mes facilités en classe jusqu'à 15 ans et aussi mes semi-échecs, des facilités qui peuvent conduire à une inaptitude aux études, réussir au bac sans faire la moindre révision, est un petit exploit dont je ne suis pas peu fier, mais avec juste la moyenne car sans travail il serait étonnant de faire mieux. Je serai gamin aujourd'hui, on me ferait sans doute passer des tests, et j'irai peut être dans des classes pour enfants précoces, ouf, j'ai échappé à çà ! De quoi avoir un brillant avenir et faire une carrière exemplaire!

Aujourd'hui je ne regrette rien, et n'ai surtout pas l'impression d'avoir gâché quoi que ce soit. Je me souviens d'une émission de Delarue, qui recevait des personnes ayant un QI très élevé, la plupart avait des résultats impressionnants dans divers domaines, certains avaient découvert leurs capacités seulement en arrivant à l'âge adulte au service militaire, mais parmi eux un jeune passait son temps entre son boulot de barman et faire de la musique avec ses potes, tous les autres essayaient de lui faire comprendre toutes les possibilités qui s'offraient à lui, ou affirmer que c'était du gâchis, pourtant lui n'en avait rien à faire, ce prestigieux avenir potentiel ne l'intéressait pas. J'avais envie d'être sur le plateau pour leur dire de lui foutre la paix et qu'il était justement suffisamment intelligent avec un tel QI, pour savoir dans quelle voie il mettait ses pas.

Certes ce ne sont que des tests sur internet, il faudrait sans doute voir avec un psy pour des tests professionnels, mais la tendance est très nette et les résultats seraient équivalents en ce qui concerne le QI (les réponses d'un test QI étant exactes ou erronées) et surement assez proches concernant le syndrome d'Asperger où là, les réponses sont plus subjectives.
 

Ces deux éléments font sans doute ma différence, et je dois bien reconnaître que je ne fais jamais le moindre effort pour m'intégrer à un groupe ou participer à une discussion si çà ne m'intéresse pas, et ce que pense les autres de mon comportement, je m'en moque, du coup j'apparais parfois comme quelqu'un d'étrange, d'énigmatique.

A l'automne dernier en lisant la biographie d'Arthur Rimbaud, j'ai vu que contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, c'est à dire quelqu'un de brillant en société, il était taciturne, pouvant rester des heures dans son coin sans dire un mot, passant pour invivable, ce dont il se moquait... çà m'a fait rire.

Finalement les résultats de ces différents tests ne m'ont pas surpris et ne surprendront pas non plus bon nombre d'entre vous, je suis aux portes de l'autisme, un pied dedans, un pied dehors. Je suis bien dans ma mini bulle, de quoi être protégé tout en étant lucide sur le monde qui m'entoure, je peux m'y réfugier ce qui me comble de bonheur et rester un observateur étonné par ses contemporains, je suis hors norme en ayant parfaitement conscience de la norme et remercie Dieu de m'avoir mis un peu en dehors, la norme ne me convient pas.

Ma grande différence vient aussi du fait que je n'ai pas les mêmes valeurs que 99% des gens, donc j'ai du mal à les comprendre et réciproquement. Contrairement à beaucoup, je n'ai besoin de rien, çà tombe bien puisque je n'ai pratiquement rien, ne possédant guère plus que la chemise que j'ai sur le dos. En règle générale, sauf en de courts et rares passages un peu plus difficiles de ma vie, quand je me lève le matin, pour moi il fait beau et la vie est belle. Je suis un éternel optimiste, ne se faisant jamais le moindre souci, quelle chance!

 
Éternel optimiste, idéaliste jusqu'au bout des ongles, épris de liberté, "je m'en foutiste", voilà sans doute ce qui fait la différence, même si je n'ai pas toujours été à la hauteur de ce tableau idyllique.

Ma liberté ! Sans doute la seule chose pour laquelle je me serais battu si nécessaire. Par goût de liberté, j'ai pratiquement toujours été mon propre patron, ce qui finalement est plutôt une erreur.

Comme tout le monde, parvenu à l'âge adulte j'ai remis à plus tard, quand j'en aurai le temps et les moyens, mes rêves d'aventure, et comme tout le monde j'ai commencé à me mettre des chaînes aux pieds, sans doute un peu moins que les autres mais sans en être épargné. Famille à faire vivre, crédits en tout genre pour posséder tout ce que notre société conçoit pour notre bonheur, animaux familiers, etc... célibataire j'ai évité d'être responsable d'une famille, j'ai évité les crédits, mais n'ai pas échappé à tout, une entreprise qui m'a tenu pieds et mains liés, des animaux que j'ai adorés et qui me l'ont bien rendu.

Cependant depuis quelques années déjà, je me rend compte que petit à petit je me suis libéré de mes chaînes, je deviens chaque jour un peu plus libre. Alors il est temps de partir, de vivre ce que j'ai envie de vivre, il n'est pas trop tard. J'ai un peu le sentiment de vivre ma vie à l'envers, en règle générale si on rêve d'aventure, on commence par réaliser çà étant jeune, avant de rentrer éventuellement dans le moule de la société, puis arrivé à la retraite vivre avec ses souvenirs d'escapades, moi, je fais l'inverse, j'ai aujourd'hui les mêmes rêves qu'à 20 ans et si je les réalise je pense qu'ils seront encore plus merveilleux. Finalement, j'ai presque de la chance d'avoir attendu, je me sens chaque jour un peu plus idéaliste, un peu plus épris de liberté et un peu moins enclin à faire des concessions et des compromissions.

Quand on ne rentre pas dans le moule, on devient marginal, dans le bon sens du terme d'ailleurs, on vit en marge de la société. Qui a raison, qui a tort ? Je ne fais à personne le reproche de vivre une vie dite «normale», il serait bon qu'à l'inverse on admette que quelques uns aient envie de vivre autre chose, sans vouloir les faire à tout prix rentrer dans le moule.

Sauf à croire en la réincarnation, ce qui serait super, il semble que nous n'ayons qu'une vie. Alors qui est le plus sensé ? Est-il fou celui qui veut partir quelques temps à l'aventure, profiter des beautés que la nature a placées sur la plus merveilleuse planète qu'on puisse imaginer, sentir la chaleur du soleil, le froid de l'hiver, vibrer avec les éléments, lever les yeux au ciel ? Est-il raisonnable celui qui va travailler les ¾ de son existence, qui passe son temps dans la cohue que ce soit dans les villes ou pendant ses vacances, qui ne connait du monde ou même de son pays que ce qu'on lui montre à la télévision, qui se laisse prendre aux multiples pièges de la société et en devient otage? Où est le sage, où est le fou ! J'ai été fou de ne pas vivre plus tôt ce qui me faisait envie, je vais être sage en essayant de combler un peu ce manque.

 

Des aventures, j'en ai rempli mon esprit à travers des livres ou des films. Les dernières qui m'ont marqué sont celles de Chris Mc Candless et de Sylvain Tesson. Tous deux sont partis au plus profond de la nature, dans des contrées froides, seuls. J'ai évoqué l'odyssée de Chris Mc Candless, Sylvain Tesson raconte la sienne dans son livre «Dans les forêts de Sibérie» forêts dans lesquelles il a passé 6 mois d'hiver dans une cabane.








Cà, pour moi, c'est magique !!




Je crois que la personne que j'ai le plus enviée, pour ne pas dire la seule, est un mec vu dans un reportage télé de 3 ou 4 minutes il y a quelques années, je m'en souviens encore. Ce garçon vivait dans une cabane au dessus d'une station de ski, sans eau, sans électricité, descendait se ravitailler de temps en temps à la station, partait en randonnée, ou restait bloqué plusieurs jours si les conditions étaient trop rudes, ses copains montaient le voir quand ils en avaient envie.. une vie de rêve, quoi !