Formation d'aiguilles de givre le long de branchages |
Je suis ballotté entre le regret de passer une journée sans visibilité et le plaisir de connaître des conditions que je n'avais pas encore rencontrées. Le Puy de Dôme, je connais et y suis passé avant d'entamer mon périple, alors pourquoi ne pas le traverser dans le brouillard.
Hier, alors que le soleil brillait au dessus de la chaîne des puys, je me suis senti touriste au milieu d'autres touristes, alors que les journées de rando seul sous la neige j'ai eu le sentiment de vivre un peu une aventure, la différence me parait tellement importante. Quand j'étais plus jeune, monter au sommet du Mont Blanc pouvait me tenter, mais savoir que chaque jour en été 300 personnes le font me coupe toute envie d'y aller, un tel plaisir doit être total ou ne pas être, la réalité doit être au niveau du rêve.
Aujourd'hui, pas de problème pour partir dans le brouillard, je peux reprendre mes traces pour la descente du début et compte tenu du nombre de personnes qui sont montées hier au Puy de Dôme, je n'aurai aucun mal à retrouver les leurs.
Un kilomètre de descente jusqu'à un cairn qui marque le début de la montée vers le Puy de Dôme, avec une traversée en forêt de courte durée, ensuite le terrain est bien dégagé.
Depuis le départ, une avancée dans le silence et dans un gris presque uniforme, seuls quelques arbres montrent leurs silhouettes.
J'aime ce calme, ne pas savoir précisément où je suis, ne pas voir d'où je viens si je me retourne, ni où je vais, ne pas évaluer à vue d'oeil la distance qui me sépare du Puy de Dôme, juste marcher.
Lorsque la pente devient plus raide, on monte le long de 3 ou 4 lacets, de temps à autre quand il y a un peu moins de neige, on devine là aussi un escalier qui permet d'accéder à la route du Puy de Dôme, il ne reste plus qu'à suivre la route et la voie du Panoramique des Dômes sur un peu moins d'un kilomètre, pour déboucher au sommet.
Là, je croise trois personnes venues par l'autre versant, ne m'arrête pas et après le restaurant bifurque sur la gauche pour plonger dans la descente par le sentier des muletiers.
Ne croyez surtout pas, à la vue des images de ce sentier, que brusquement le brouillard a laissé place au soleil, ces photos ont été prises la veille de la première étape quand je suis monté depuis le Col de Ceyssat.
Je suis d'ailleurs bien content de passer le Puy de Dôme dans le sens nord-sud, j'aurai peut être eu un peu de mal pour monter par le sentier des muletiers avec le sac à dos.
300 m d'altitude en moins, et le brouillard devient moins dense à la traversée de la route, la visibilité devient bonne un peu avant le Col de Ceyssat et quelques voitures stationnent sur le grand parking, des gens se baladent, des enfants font de la luge.
On remonte un peu sur la route, avant d'emprunter une dernière fois le GR4 à travers la forêt jusqu'à la Croix Espinasse, puis de le suivre à travers les prés jusqu'à Laschamp.
Me voilà au bout de ce parcours d'une centaine de kilomètres, content d'y être parvenu, ne regrettant pas ma petite transgression de la chambre d'hôtes qui m'a permis de reprendre des forces pour la fin, je pense déjà à la suite, à une prochaine rando dans la neige, à préparer avec les enseignements de celle ci.
Ce qui reste à faire n'est sans doute pas le plus facile de ces 12 jours, si j'avais une légère appréhension la semaine dernière au départ de Laschamp, j'en ai une bien plus grande à l'idée de me retrouver dans quelques instants dans la circulation et dans la foule d'une grande ville, point de bivouac cette nuit, je vais chercher une chambre d'hôtel avant de rentrer demain...
... c'est du moins ce que j'avais prévu ce soir là, en quittant la chaîne des puys. Mais le lendemain, le ciel bleu immaculé et un soleil resplendissant m'incitèrent à faire une petite rando-bonus pour voir ce que j'avais raté, les grottes du Cliersou la semaine passée et la montée du Puy de Dôme par le sentier des chèvres, la veille dans le brouillard.
Et il faut dire aussi que je n'étais vraiment pas pressé de partir. Allez, encore une par pur plaisir, sans tente ni sac à dos, juste le casse croûte, l'appareil photo et les raquettes.
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Profil altimétrique et parcours.
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