vendredi 28 mars 2014

Où je retrouve l'océan... et la pluie.

Mardi 25 février:

Une petite lueur commence juste à poindre dans le ciel, lorsque je suis réveillé par le bruit d'engins de chantier au loin. Comme il n'est que 7h00, je reste encore une heure blotti au fond du duvet, avant le rituel quotidien, brin de toilette, petit déjeuner, démontage du campement.

Un kilomètre ou deux après le départ, je rencontre les engins qui ont rompu mon sommeil.

Je ne sais pas quelle image vous avez du métier de bûcheron, en tout cas pour moi une remise à niveau s'impose ce matin là.



Oubliez cette vision du bûcheron maniant la hache avec dextérité dans les bois, faut plus rêver...dommage









oubliez celle de la tronçonneuse même si elle peut être encore d'actualité...


mes grands-oncles Kléber et Marceau Robinet qui furent bûcherons durant quelques années seraient stupéfaits.

Deux engins, aussi colossaux que rutilants, s'activent dans la pente de la pinède avant Biscarosse-Plage, avec à leurs commandes deux bûcherons des temps modernes.

Je les ai observés durant un bon quart d'heure, très impressionné. Montre en main, entre le moment où tombe un premier pin maritime et la chute du suivant, il se passe deux minutes, pas une seconde de plus.


Tronçonnage du pin












En l'espace de ces deux petites minutes, le premier engin sur chenilles, aura tronçonné à sa base un pin maritime de 15 ou 20 mètres de haut, l'aura couché...

Elagage
puis élagué toutes les petites branches qui poussent le long du tronc et vers le sommet, enfin l'aura débité à la longueur requise (2,2 à 2,5m), avant de passer à l'arbre suivant.




















Un peu plus loin le débardeur sur le second engin, charge les troncs débités...



et va les ranger le long du chemin où ils seront ramassés un peu plus tard.



A ce rythme, nos deux bûcherons auront abattu et conditionné 250 pins maritimes dans la journée.



La parcelle sera alors nettoyée, ressemblant ainsi à un champ de guerre, avant d'y voir pousser des semis qui vont croître assez rapidement, la boucle est bouclée.












Après cette leçon, je parviens à Biscarosse-Plage que j'ai connu il y a 25 ans à la belle saison, inutile de vous dire que je ne reconnais plus rien. 



Bien que plus importante que bon nombre de stations rencontrées dans les Landes, Biscarosse-Plage est presque aussi déserte, toutefois en cherchant bien je découvre dans une supérette de quoi assurer les repas du jour, 2 ou 3 personnes dans les rues, un papa avec sa petite fille, un joueur de pelote basque sur le fronton accompagné de ses deux chiens qui viennent me voir pendant que je grignote assis sur un banc.

Je vais tout de même voir l'océan, sous un ciel menaçant annonceur de pluie, le vent étant toujours aussi fort je regagne les pistes intérieures qui vont me conduire vers les premières plages au sud du bassin d'Arcachon.



Durant une dizaine d'années, j'ai résidé et travaillé ici dans les années 80, toutes ces plages me sont familières, y venant les week-end ou en semaine entre midi et quinze heures avant l'affluence estivale.
La première rencontrée est celle de la Salie qui reçoit habituellement les surfeurs, ensuite on trouve la plage naturiste de la Lagune, puis le Petit Nice plus proche de Pyla-sur-Mer.

En général nous venions à la Lagune où des copains tenaient une sorte de paillote, de quoi nous rafraîchir au retour de la plage. 

Les baraques, paillotes de l'époque ont disparu, laissant place à un restaurant, contrairement à autrefois le parking est tout proche de la plage, soit il a été avancé, soit la mer a gagné sur la côte car déjà à l'époque la configuration des lieux évoluait d'une saison sur l'autre.


De la plage on peut apercevoir au loin le phare du Cap Ferret de l'autre côté du bassin.
Je remarque une chose qui n'a pas changé, le parking de la Lagune est toujours un lieu de drague et de rencontre gay, en le traversant je remarque le ballet de 3 ou 4 voitures, deux hommes sortant d'un bosquet partant chacun de son côté, un peu plus loin j'ai droit à un petit appel de phare, sans doute l'envie de se faire un randonneur pour changer des habitudes. Là, franchement, il faut se faire soigner, nous sommes au mois de février, il y a tempête, il pleut et çà caille!

Passé le Petit Nice qui n'a rien à envier à la Lagune sur le dernier point évoqué, je descends le long de la route vers Pyla-sur-Mer en longeant la dune du Pilat par l'arrière, hélas je n'aurai pas droit à la vue de la dune depuis la plage.



Depuis la Lagune la pluie devient de plus en plus forte, en cette fin d'après midi la nuit viendra rapidement. Trouver un lieu tranquille pour le bivouac n'a rien d'évident, car en s'approchant de Pyla-sur-Mer et La Teste, les résidences, campings et même hôtels commencent à devenir nombreux, entre deux j'arrive à prendre un petit sentier dans la forêt et m'installe très rapidement au milieu de hautes fougères, même proche de la route l'endroit est discret et de toute façon qui viendrait se promener ici à la tombée de la nuit à part un taré de mon espèce.
Il pleut, il pleut, je me glisse trempé dans une tente mouillée montée en 5 minutes, dans laquelle j'ai engouffré mon sac à dos détrempé lui aussi, dans cet espace exigu je me livre à une incroyable gymnastique pour installer le matelas, le gonfler, dérouler le duvet, le rentrer dans le sursac, retirer mes chaussures et vêtements de pluie en évitant de mouiller ce que j'ai encore de sec sur moi, enfin je peux m'allonger et respirer un peu, je suis en sueur après cet exercice, un peu de repos, déguster mon repas, je serai vite au lit ce soir, demain sera un autre jour.






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