Dimanche
23 Février.
Quelle
belle nuit ! 10 heures de sommeil d'affilée, dans un lit douillet,
çà change des nuits précédentes.
Le
temps de ranger tout mon attirail parfaitement sec, de reprendre une
bonne douche par gourmandise, d'avaler un petit déjeuner qui me
paraît copieux comparé à mes barres céréales habituelles, il est
temps de reprendre la route.
La météo prévoit deux jours de beau temps avant un retour de la pluie.
La météo prévoit deux jours de beau temps avant un retour de la pluie.
Je
fais le ravitaillement pour la journée dans un supermarché à
proximité, inutile de trop me charger sachant que dans les trois
jours qui viennent je trouverai sans difficulté des commerces.
En effet j'ai quitté la côte à Mimizan-Plage pour contourner le Centre d'Essais des Landes dont l'accès est interdit, même le long de la côte, les deux prochains jours vont me permettre de rejoindre l'océan à Biscarosse-Plage.
En effet j'ai quitté la côte à Mimizan-Plage pour contourner le Centre d'Essais des Landes dont l'accès est interdit, même le long de la côte, les deux prochains jours vont me permettre de rejoindre l'océan à Biscarosse-Plage.
Ce n'est pas la partie la plus intéressante de mon parcours, les sentiers de randonnée sont inexistants et les pistes cyclables plutôt rares, de plus avec cet arrêt à Mimizan-Ville je suis sorti de mon itinéraire prévisionnel pour lequel j'ai une série de photocopies de portions de cartes IGN.
Autrement dit je pars ce matin sans carte, en théorie je devais passer au nord de l'étang d'Aureilhan, mais étant plus bas je le longe au sud.
Les eaux de l'étang sont au plus haut avec les dernières précipitations et les abords inondés, toutefois c'est un bel endroit avec une plage aujourd'hui sous les eaux, un petit port, et bien entendu des campings villages mobil-home, qui poussent comme des champignons au milieu des pins des Landes.
Après le lac, je suis la route jusqu'à St Paul-en-Born à 4 km, où je rate une piste cyclable accroissant ainsi mon parcours de 2 bornes, et poursuis vers Pontenx-les-Forges 4 km plus loin.
Parcourir 8 km le long d'une route bien fréquentée est vraiment pénible, j'en arrive à penser que l'automobile est la pire invention du XXè siècle.
Ancienne gare de St Paul-en-Born |
Je
me demande parfois ce que feraient certains de nos grands inventeurs
s'ils voyaient ce qu'on a fait de leurs découvertes. Graham Bell
aurait-il travaillé sur son idée de téléphone s'il avait su qu'un
siècle et demi plus tard les adolescents passeraient une centaine de
SMS chaque jour ?
L'homme a toujours eu un talent d'invention fantastique, et un talent tout aussi remarquable pour dénaturer, galvauder, ses inventions jusqu'à en devenir esclave, c'est là un véritable prodige du cerveau humain.
L'être humain devrait tendre vers une recherche constante de plus de liberté, pourtant il s'entoure chaque jour de nouvelles conditions pour être réduit en esclavage. Au contraire ,«je m'entête affreusement à adorer la liberté libre» , la phrase n'est pas de moi mais d'Arthur Rimbaud, elle me colle bien à la peau sur cette route ce matin.
L'homme a toujours eu un talent d'invention fantastique, et un talent tout aussi remarquable pour dénaturer, galvauder, ses inventions jusqu'à en devenir esclave, c'est là un véritable prodige du cerveau humain.
L'être humain devrait tendre vers une recherche constante de plus de liberté, pourtant il s'entoure chaque jour de nouvelles conditions pour être réduit en esclavage. Au contraire ,«je m'entête affreusement à adorer la liberté libre» , la phrase n'est pas de moi mais d'Arthur Rimbaud, elle me colle bien à la peau sur cette route ce matin.
J'ai
vu aussi que depuis quelques kilomètres je suis un chemin de
Compostelle, je plains les pauvres pèlerins de passer sur une route
comme celle ci, même si ce n'est que sur quelques kilomètres.
A Pontenx, direction Ste Eulalie-en-Born, toujours le long d'une route mais sans voiture, quelle transition, ouf. Après 3 km, je retrouve un endroit visible sur mes morceaux de cartes, et peux reprendre mon itinéraire à travers les landes.
Ici les chemins sont tels qu'on les imagine dans cette région, c'est à dire rectilignes.
Ainsi au bout d'un moment je m'aperçois que je dois parvenir tout au bout à peine visible à 2 km de là et en me retournant je constate que je viens d'un point guère plus visible à 2 km également, 4 bornes tirées au cordeau.
Encore
un imprévu avec une zone marécageuse que je devais traverser sur un
sentier aujourd'hui sous les eaux, ce qui m'oblige à modifier mon
chemin et hélas à sortir à nouveau de la carte en poursuivant au
pif.
Je suis une vague direction par rapport au soleil, qui doit m'amener pas très loin de Gastes, ma destination du jour. Apercevant une ligne électrique au loin, je me dirige vers elle et débouche ainsi après 4 à 5 km sur une route qui doit arriver à Gastes.
A
un carrefour, je décide de m'assurer d'être dans la bonne
direction, et fait signe à une voiture arrêtée à un stop. Il
s'agit d'un jeune couple, la trentaine, la passagère me fait un non
de la tête, pensant sans doute que je fais du stop, je refais un
rapide geste pour lui demander de baisser sa vitre, ce qu'elle fait
enfin, euh! j'ai une tenue correcte, suis propre sur moi, avec un sac
à dos, l'appareil photo en bandoulière, elle a peur de quoi?
«Suis-je
dans la bonne direction pour Gastes, est-ce encore loin?»
demandai-je.
«Non,
c'est juste à côté après le rond point».
«Merci
beaucoup»...
Juste
à côté après le rond point ... 3 bornes plus loin ! Sales c... !
Décidément le fait de monter dans leur bagnole, en rend certains
minables, et quand je pense qu'ils n'ont que 30 ans, çà promet pour
leur avenir dans l'échelle de la connerie.
Çà
y est, je suis enfin à Gastes, ce soir j'ai prévu un arrêt dans un
camping répertorié sur un site internet comme étant ouvert à
l'année. A l'entrée, bureau d'accueil fermé le dimanche, un numéro
de téléphone est indiqué, j'appelle, tombe sur un répondeur,
j'indique que je m'installe et les verrai le lendemain.
Comme
tout bon camping dans la région, 90% de la surface est couverte de
mobil-home occupés en partie par des résidents à l'année, tout au
fond derrière, un endroit pour reléguer quelques caravanes, et au
milieu, autour des sanitaires, une surface permettant de disposer une
quinzaine de tentes, sur laquelle je pose la mienne.
Après
ma longue marche, j'espère bien profiter ce soir d'une douche, une
petite visite dans le bloc sanitaire me fera vite déchanter, pas un
WC ouvert, ni douche bien évidemment, pas même un point d'eau
disponible pour ma bouteille, heureusement je pourrai la remplir
auprès d'un résident. Inutile de vous dire que je quitterai les
lieux le lendemain avant l'ouverture du bureau d'accueil, et ne vais
pas me priver de donner mon avis de consommateurs sur le site
internet au sujet de ce «camping ouvert toute l'année».
Au
total 28 km, soit 7 de plus que prévu dans mon itinéraire, assommé
par les voitures, et tout çà pour finir dans un terrain de camping
qui est comme un bivouac en beaucoup moins bien, la lumière du
lampadaire à 10m de la tente, bien que m'éblouissant, fait pâle
figure à côté de la lune et au bivouac je n'ai pas besoin de faire
100m pour sortir du camping afin de soulager un petit besoin.
Quelle journée ! La pire de mon voyage, sans aucun doute, même une
journée sous la pluie, en forêt, a plus de charme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire