vendredi 14 mars 2014

Une journée à la plage.

Jeudi 20 Février:


Installé à la tombée de la nuit au soir de ma première journée, je me réveille à l'aube avec les premières lueurs et n'attend guère pour me lever. Je n'ai pas oublié que la chasse est encore ouverte pour quelques jours et la zone de marécage dans laquelle j'ai trouvé refuge hier est sans doute propice à cette activité. 


Je fais rapidement un brin de toilette dans une grande mare en contrebas de la butte couverte de fougères au creux desquelles j'ai planté ma tente, puis je plie bagage tout en grignotant mon petit déjeuner.

Il est à peine plus de 8h lorsque je quitte mon campement, remonte le sentier qui mène sur la route du camping, 2 km plus loin la plage m'attend.

Au niveau du camping je croise un homme, visiblement chasseur si j'en crois ses vêtements, et son chien, j'avais vu juste au sujet de la chasse.


Celui ci connait quelques problèmes, étant enlisé avec son véhicule dans le sable d'un sentier. Je lui propose de l'aider à se dégager mais il préfère faire appel à un ami pour le dépanner avec un véhicule et me demande de lui prêter mon téléphone, ce que je m'empresse de faire, préférant moi aussi cette solution plutôt que de passer une demi-heure à tenter de le dégager; appel passé, je lui souhaite du courage pour la suite.





Je file enfin vers la plage dont l'entrée est marquée par un blockhaus vestige du "Mur de l'Atlantique"...



... "magnifique" ligne d'ouvrages rappelant les talents architecturaux de l'armée allemande qui savait bâtir solide à défaut de bâtir esthétique.


Une fois passée la dizaine de mètres de large encombrée des détritus dont je vous ai déjà parlé, on retrouve le sable dur, vierge et propre sur lequel il devient agréable de marcher. La marée est basse et de ce fait les vagues sont moins formées. 


J'ai aussi une grande surprise ce matin, pour remplir le paysage on a monté cette nuit une chaîne de montagne, qui n'était pas là hier, à moins que ce ne soit la brume qui l'ait voilé la veille à mon arrivée.

Les contreforts des Pyrénées, avec quelques sommets enneigés, apparaissent au loin derrière les derniers bâtiments d'Hossegor, alors que plus à l'ouest la côte cantabrique se dessine jusqu'à l'horizon. 



A Hossegor et Seignosse-Océan les tractopelles ont commencé leur travail de nettoyage, enlevant une partie des déchets apportés par la mer en attendant la livraison des prochaines grandes marées à venir dans quelques jours.






Je reprends ainsi mon chemin sur la plage, la mer ne charrie pas que des détritus, on y trouve une quantité importante de bois flotté, tourmenté à souhait, de quoi réaliser de beaux objets de décoration, jusqu'à des arbres presque entiers. 

Les dernières tempêtes ont mangé une partie des dunes et c'est une sorte de mur de sable qui maintenant longe la plage, ici il n'est pas très haut ni trop raide, mais plus au nord cela peut devenir un piège à marée haute.



Si la tempête ronge les dunes, elle peut apporter aussi des surprises comme cette épave normalement enfouie sous le sable. 




Un promeneur, habitué des lieux, m'explique que celle ci apparaît de temps en temps lors des grandes marées avant d'être recouverte à l'approche de l'été par le sable, des lambeaux de la structure du navire ressortent çà et là, espacés sur 70 m.









Après une dizaine de kilomètres j'arrive à Vieux Boucau où une digue bloque les déchets qui s'amoncellent ici plus qu'ailleurs, au milieu de ceux ci je remarque les restes d'un dauphin mort.



A Vieux Boucau, dans l'océan se déversent les eaux du lac marin de Port d'Albret lui même alimenté par les eaux du lac de Soustons à l'intérieur des Landes, des barrages permettent de réguler l'entrée et la sortie des eaux entre lac et océan, et par eux on accède à la localité. 











Malgré quelques promeneurs, la station est en état d'hibernation, comme je l'avais un peu prévu tous les commerces sont fermés, heureusement j'ai prévu de la nourriture pour la journée et le lendemain. 


A l'approche du front de mer les rues sont couvertes de sable, là aussi il y aura du nettoyage à faire avant les vacances de Pâques.

Je regagne la plage où je m'arrêterai pour un pique-nique bien agréable sous un soleil qui perce enfin la couche nuageuse, en profitant pour remplacer le pantalon de rando par le boxer-short, c'est ainsi que je poursuivrai cet après midi printanier en boxer et tee-shirt, parfois pieds nus sur le sable la rando prend des airs de vacances.


J'ignore si à Moliets-Plage je pourrai traverser le courant d'Huchet qui se jette dans l'océan, ce qui me permettrait de poursuivre demain le long de la côte, aussi en fin d'après midi je fais une petite halte et en profite pour patauger encore quelques minutes dans l'eau froide ce qui procure un effet fantastique de délassement des jambes après ma longue marche, le soleil se voilant je renfile pantalon de rando et blouson pour la fin de journée.




Approchant de Moliets-Plage j'aperçois à nouveau quelques personnes, pêcheur et promeneurs, finalement assez nombreux ici.

Comme je l'avais un peu pressenti en raison des gros coefficients de marées et des pluies des semaines passées, le courant d'Huchet est infranchissable, il n'est pas très large mais semble trop profond pour traverser avec le sac à dos et surtout le courant y est très fort, il me faudra ce soir encore regagner l'intérieur des terres. 


Je commence à remonter ce cours d'eau qui forme plus loin une petite lagune, un photographe a planté là son appareil sur un pied, je passe sans lui demander le sujet de son prochain cliché, oiseaux à l'abri ici ou la vue d'un coucher de soleil incertain, ce n'est que beaucoup plus tard que m'est venue l'idée qu'il attendait un mascaret. 
Le mascaret est un phénomène que je connais bien pour l'avoir vu de nombreuses fois sur la Dordogne quand nous avions la Gabare de Gironde de notre association, il s'agit d'une vague qui se forme à la rencontre du courant de marée qui monte avec le cours d'eau à l'opposé. 

Ce soir encore les grandes marées vont envahir cette lagune et à la rencontre avec le fort courant que j'ai vu, à l'endroit le plus étroit, il y a de grandes chances pour que se forme un mascaret d'un bon mètre de haut.
J'y ai pensé trop tard, j'avais déjà fait 2 kilomètres et planté ma tente dans les taillis, dommage j'ai sans doute raté un beau spectacle et une belle photo.




Après cet après midi plutôt agréable, la grisaille gagne sérieusement le ciel, à 19h il fait presque nuit, l'installation de la tente est rapide, quelques minutes seulement, elle est plus exiguë que ma tente « hiver », je m'allonge aussitôt sur le duvet ce qui repose mon dos, plus marqué que les jambes par la fatigue, repas rapide, un peu de lecture, extinction des feux. Les nuits sont à double facettes, le côté désagréable du manque de confort me réveillant dix fois dans la nuit, et le bonheur de me sentir seul dans la pinède avec le grondement ou ronronnement du reflux des vagues, selon que la marée monte ou descend, en fond sonore.







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