Dimanche
2 mars.
S'endormir
sous les étoiles c'est merveilleux, mais qui dit ciel dégagé dit
baisse des températures la nuit surtout en février, je m'en suis
aperçu étant réveillé vers 4 ou 5 h par le froid.
Au début j'ai
été surpris pensant que c'était juste dû à l'absence de la
tente, qui au mieux fait gagner 2°, mais avec les premières lueurs
au dessus de la pinède, lorsque je me suis extrait du sursac, j'ai
compris, en effet la housse anti-pluie protégeant le sac à dos est
recouverte de givre, la température est tombée en dessous de 0°.
Je
patiente au fond du duvet au creux de la dune, jusqu'à ce que le
soleil vienne me caresser le bout du nez.
Ce
matin je suis prêt à partir plus tôt que d'habitude, réveillé
par le soleil, pas de tente à replier.
La dune est magnifique à
cette heure matinale, le soleil levant apporte un bel éclairage
rasant accentuant le relief.
Direction
la plage pour une belle matinée sur le sable, je passe le sommet de
la dune, arrive au bord à l'endroit où elle a été taillée par
les vagues, et aujourd'hui la plage est 6 à 8 mètres en contrebas
pratiquement à la verticale, j'hésite un peu mais n'ayant pas envie
de faire des centaines de mètres pour trouver un accès moins
périlleux, je reprends la méthode toboggan de la veille car il n'y
a pas beaucoup de risque, les talons dans le sable pour freiner la
glissade j'arrive vite fait en bas sur une plage encore à l'ombre,
plus de soleil pour me réchauffer, il faudra patienter encore une
demi heure.
Déjà au loin, Lacanau se réveille, avec un océan qui
retrouve son calme.
Je
reprends ma marche sur la plage et ai droit bientôt à une belle
surprise, une magnifique épave sortie du sable, j'attends un petit
quart d'heure l'arrivée du soleil sur ce bateau fantôme pour
prendre quelques photos, difficile de dire de quel type de navire il
s'agit, de guerre ou marchand.
Les
dernières tempêtes ont permis l'apparition de telles épaves mais
aussi de véritables trésors archéologiques comme on a pu le voir
dans les journaux. Si la tempête fait revivre ce navire, elle
continue la destruction d'un blockhaus un peu plus loin.
La
plage paraît plus vivante que la pinède, avec la présence de l'eau
qui modifie des détails à chaque instant, les oiseaux y sont
nombreux à voler à quelques mètres au dessus des vagues.
Après 8 km, en arrivant à proximité de Carcans-Plage les premiers promeneurs font leur apparition, certains en simple balade avec les enfants, d'autres avec des sacs partis à la récupération de divers objets parmi les détritus, souvent des morceaux de bois flotté, de filets, de flotteurs, autant d'éléments pour de la décoration de style marin, sans oublier de temps en temps le détecteur muni de sa « poêle à frire » à la recherche de monnaie ou bijoux perdus par les touristes l'été dernier et enfouis dans le sable, ou qui sait d'objets plus rares.
Étant
en fin de matinée, comme hier je délaisse la plage pour éviter les
risques liés à la marée montante et retrouve les pistes cyclables,
je marcherai encore une petite heure sur ce chemin de bitume avant de
me poser pour le pique-nique, parti de bonne heure je m'accorde une
longue pause sous un soleil qui commence à jouer à cache-cache et
un ciel qui s'assombrit très sérieusement au loin ne laissant
présager rien de bon pour la suite, mais je commence à en avoir une
certaine habitude.
Quand
je passe la maison forestière du Crohot de Cavalles, le soleil a
disparu défintivement, je délaisse la piste cyclable au profit d'un
chemin forestier bien rectiligne et plus direct sur 6 km avant de la
retrouver plus loin et avec elle je retrouve aussi mon amie la pluie
qui commençait à me manquer.

Elle m'accompagnera jusqu'à Hourtin-Plage et hélas aussi la nuit prochaine.
Comme
prévu, Hourtin-Plage est désert, j'en fais le tour et reprend la
route forestière au nord à la recherche d'un endroit à l'abri pour
monter ma tente, malheureusement des panneaux «propriété privé –
défense de pénétrer» m'incitent à renoncer à camper là, toute
cette partie de forêt est privée. Compte tenu du temps qui sévit
ce soir, les risques d'être surpris ici sont infimes, mais malgré
tout je préfère retourner vers Hourtin-Plage où je vais installer
mon bivouac près des habitations, vides, sous les arbres.
Une
installation sous la pluie avec tout ce qui s'en suit et mille
précautions pour mouiller au minimum mes affaires, je me prépare
déjà à un réveil pour le moins humide et même avec le froid ma
dernière nuit passée sous les étoiles m'a paru plus douce.
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